Un documentaire diffusé le 4 mars 2024 sur France 5, réalisé par les journalistes de Vert de rage, a remis sur le devant de la scène la présence d’amiante, menace insidieuse qui persiste dans un grand nombre de bâtiments publics dont les permis de construire sont antérieurs à juillet 1997 et qui plus est, dans les écoles. En effet, bien que la réglementation soit particulièrement exhaustive concernant la prévention relative à ce polluant de la construction, une nouvelle enquête a révélé des manquements toujours alarmants en termes de vigilance du risque amiante au sein des établissements scolaires au travers du dossier technique amiante (DTA) obligatoire. Face à cette problématique de santé publique, une action corrective s’impose de toute urgence pour lutter contre ce matériau cancérogène encore trop présent.
Le dossier technique amiante (DTA), une exigence qui n’est pas toujours respectée ?
Malgré l’arsenal réglementaire en vigueur pour lutter contre l’amiante, la réalité sur le terrain est toujours aussi inquiétante comme le démontre le reportage cité plus haut, intitulé « Amiante, nos écoles malades ». En effet, le DTA, outil de repérage, d’identification et de gestion de l’amiante instauré en 2005, demeure négligé, voire inexistant dans de nombreux cas. Ce dossier documentaire, qui va bien au-delà du simple repérage initial de l’amiante, vise à garantir une surveillance continue des matériaux et produits contenant de l’amiante (MPCA). Or, son absence ou son défaut d’actualisation laisse des milliers de personnes potentiellement exposées à un danger mortel. C’est le cas notamment dans de nombreux établissements scolaires. En effet, 85 % d’entre eux comptent des matériaux et produits amiantés.
Obligation de DTA : la nécessité d’une action urgente pour démocratiser ce dossier essentiel
Les conséquences de cette négligence au regard de l’obligation de DTA sont désastreuses dans les écoles où la protection de la santé des élèves, des enseignants et plus globalement du personnel se retrouve fortement compromise. Des chiffres alarmants révèlent que la moitié des bâtiments publics comportant des MPCA n’ont pas de DTA à jour et plus d’un cinquième n’ont pas du tout ce dossier, exposant ainsi des milliers de personnes à un risque inacceptable. Il paraît donc urgent que les autorités compétentes, ainsi que les propriétaires et gestionnaires de bâtiments abritant de l’amiante, prennent leurs responsabilités en matière de sécurité sanitaire à l’égard de l’amiante. Seule une action rapide et concertée permettra de corriger le défaut de gestion du risque amiante et de protéger enfin la santé de tous ceux qui fréquentent les bâtiments exposés.